Pourquoi s’inscrire à un atelier d’écriture

En France, les ateliers d’écriture ont souvent mauvaise presse. En effet, une représentation perdure selon laquelle l’auteur serait le jouet des Muses, éclairé par un Génie incontrôlable, avec lequel certains seraient nés et d’autres non. La notion d’atelier d’écriture telle que nous la concevons aux Ateliers d’Écriture de Bordeaux implique que l’écriture peut s’apprendre et que le talent inné ne joue qu’une portion négligeable dans la construction d’un savoir-faire, voire d’une carrière, d’écrivain. La structure de l’atelier d’écriture comme un lieu dédié à la pratique critique de l’écriture est plus répandue aux États-Unis qu’elle ne l’est de notre côté de l’Atlantique même si de plus en plus de formations émergent qui mêlent enseignement théorique sur la dramaturgie, la narratologie et la structure du récit à la pratique même de l’écriture et à la lecture éclairée de ses pairs.

Il existe autant d’ateliers d’écriture qu’il existe d’animateurs d’ateliers. Certains axent leurs animations sur des jeux d’écriture, d’autres sur le dialogue entre participants sur des textes écrits principalement en-dehors des murs de l’atelier, d’autres encore offrent au contraire un espace réservé à l’écriture, ce qui convient parfaitement à un public qui ne trouve pas le temps dans son quotidien pour écrire. Ce qui ouvre sur la remarque suivante: il existe autant d’ateliers d’écriture qu’il existe de publics.

Continuez à lire pour savoir si les Ateliers d’Écriture de Bordeaux sont faits pour vous.

Vous ne savez pas comment réaliser votre désir d’écrire

Se lancer dans un projet d’écriture, que ce soit un roman, un scénario ou même une nouvelle, est souvent vertigineux. Vous vous installez à votre table de travail pour faire exister l’histoire qui vous appelle et soudain, c’est la page blanche. Les idées, les images qui semblaient si claires dans votre esprit s’embrouillent. Vous ne savez pas comment commencer ou, si vous avez réussi à commencer, vous ne savez pas comment continuer. Tout vous paraît démesuré et vous vous sentez minuscule face à l’ampleur de la tâche que vous vous êtes imposée. Beaucoup abandonnent à ce stade. Soit ils oublient complètement l’écriture, soit ils commencent un nouveau projet et se heurtent aux mêmes problèmes. Nos ateliers comportent une forte composante méthodologique qui vous apprendra comment compartimenter votre projet, comment le scinder en étapes simples et courtes, et comment vous préparer à l’écriture d’un projet au long cours. On ne se lance pas dans l’ascension de l’Everest sans un minimum d’équipement. De la manière, écrire un roman ou scénario, demande de remplir son sac à dos imaginaire d’un certain nombre d’outils qui vous aideront à vous agripper à la glace, à vous arracher aux crevasses, bivouaquer à flanc de montagne, survivre au froid et au manque d’oxygène des sommets.

Vous aimeriez écrire plus mais vous manquez de temps

Les ateliers vous fournissent le cadre dont vous avez besoin et vous accompagnent dans la construction et l’écriture d’un projet au long cours. Articulés autour d’un mélange d’exercices sur table et d’un projet individuel étalé sur toute l’année, les ateliers vous donnent à la fois les outils pour aller plus loin dans votre pratique personnelle de l’écriture et la satisfaction d’ajouter une nouvelle, novella ou court roman à votre classeur de textes personnels.
Avec nous, vous apprendrez à structurer vos histoires, à clarifier vos idées, à développer votre imagination et à tirer profit de la moindre opportunité d’écriture. Vous vous libérerez de vos blocages et de votre peur de l’imperfection. Vous apprendrez à gérer la frustration du « premier jet pourri » et acquerrez les outils pour le transformer en une oeuvre littéraire de qualité.

Vous souhaitez devenir un professionnel de l’écriture

Animés par des scénaristes professionnels aguerris, les Ateliers d’Écriture de Bordeaux sont un parfait tremplin entre une écriture amatrice maîtrisée et le passage à la rigueur de l’écriture professionnelle. C’est une chose que d’écrire des romans chez soi, c’en est une autre que de répondre à un cahier des charges strict dans des délais souvent trop courts, en ayant sur les épaules la responsabilité d’un projet d’envergure. Un scénariste en retard, c’est toute une chaîne de production qui en pâtit. Il est donc impératif de savoir écrire « à la demande », sur tous les sujets, rapidement et efficacement.
La majorité des autres ateliers d’écriture se contente de vous enseigner comment structurer une histoire, comment animer des personnages, comment faire transparaître une émotion. Tout cela, nous en traiterons, mais vous recevrez surtout les clefs pour aller plus loin et monétiser votre pratique de l’écriture. Que vous aspiriez à devenir scénariste ou romancier, vous acquerrez un savoir faire qui vous placera en amont de tous les autres aspirants à ces métiers.
Parce que vous saurez tenir un discours professionnel sur votre travail, parce que vous serez en mesure de proposer vos services pour une écriture de qualité sur commande, vous serez plus écoutés par les acteurs de l’édition et de la production. L’habit ne fait peut-être pas le moine mais la teneur du discours et la posture intellectuelle distinguent le professionnel de l’amateur. Et cela, vos interlocuteurs savent l’identifier.
Pour ceux d’entre vous qui ne souhaitent pas passer à une écriture professionnelle, vous apprendrez à produire des textes de qualité supérieure à la majorité des autres auteurs amateurs. Vous développerez vos capacité à concevoir et aboutir des projets littéraires ambitieux et dignes des professionnels. Libre à vous ensuite de les soumettre aux éditeurs ou de les garder pour vous.

Vous voulez vous affranchir des circuits classiques

Nous vivons une époque révolutionnaire pour les créateurs de contenus. Musiciens, vidéastes, communicants, écrivains disposent aujourd’hui d’une plateforme sans égale dans l’histoire pour aller vers leur public et nouer avec lui une relation directe et privilégiée. De plus en plus, il est possible pour un créateur, de s’affranchir des intermédiaires (producteurs, diffuseurs, éditeurs). Dans les années qui viennent davantage de nouveaux outils vont émerger qui faciliteront cette interaction entre un auteur et ses lecteurs. Les Ateliers d’Écriture de Bordeaux sont à la pointe de la réflexion sur les manières dont un auteur peut aujourd’hui tirer un revenu substantiel de son écriture sans l’aide d’un intermédiaire. Votre formation touchera à ces questions et fournira à ceux qui le souhaitent les outils et les compétences pour, eux aussi, devenir des auteurs autonomes et indépendants.

Vous souhaitez présenter le concours d’une ou plusieurs grande(s) école(s) du scénario (CEEA, Femis,…) mais ne vous sentez pas prêts

Nos intervenants se tiennent à jour des sujets et des modalités d’évaluation de ces concours et sont en mesure de vous préparer aux épreuves. Simulations (concours blancs), entraînement à l’oral, méthodologie pour apprendre à gérer son temps, savoir répondre aux contraintes des concours, autant de modules optionnels qui vous aideront à aborder les concours avec une plus grande sérénité.

Protection de la vie privée

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Anaël Verdier

Anaël Verdier est le fondateur et l’animateur des ateliers d’écriture depuis 2012. Il est à l’origine du site de conseils d’écriture ecrire.tv et vous pouvez le retrouver sur Youtube et Facebook.

Lui-même romancier et scénariste professionnel, formé au conservatoire européen d’écriture audiovisuelle de 2005 à 2007, auteur de L’artiste est un athlète comme les autres, de plusieurs romans, et manuels d’écriture, il accompagne les auteurs de tout niveau dans ses ateliers, via sa newsletter et dans ses sessions individuelles.

Passionné de créativité et d’écriture, il a consacré sa vie à ces disciplines, à leur pratique et leur étude. Il met son expertise à votre service.

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Ecrire au feeling ou à la réflexion ?

L’écriture spontanée apporte-t-elle plus de satisfaction que l’écriture structurée ?

La communauté de l’écriture créative semble partagée en deux clans : D’un côté les défenseurs d’une écriture purement intuitive, une écriture qui naîtrait « au fil de la plume » et permettrait plus de spontanéité et d’authenticité. De l’autre, les planificateurs, qui prennent le temps de construire des univers et des intrigues dans le détail avant de commencer l’écriture, une stratégie qui leur permettrait d’échapper aux déconvenues d’une écriture aléatoire, livrée au bon vouloir de l’inspiration. Dans l’industrie audiovisuelle, aucune histoire n’est écrite sans passer d’abord par de longues phases de construction, très structurées, parce que ces phases rassurent les producteurs et le diffuseurs, en leur garantissant que les histoires avancent dans la bonne direction et en offrant des étapes de validation régulières qui leur permette de s’adapter (en général en changeant d’auteur) en cours de route si besoin. La planification offre la (presque) garantie d’une production constante dans sa qualité comme dans son respect des échéances. Dans les milieux de la littérature artistique reste l’idée qu’un auteur est le jouet d’une muse, d’une inspiration semi divine et qu’il doit briser les conventions, réinventer l’art narratif et se laisser porter par les courants de son écriture. De plus en plus, cependant, les spécialistes de l’écriture professent que les meilleurs résultats naissent à mi-chemin de ces deux extrêmes, dans une harmonie entre intuition et rationalisation, entre art pur et technique pure. Ce qui m’intéresse aujourd’hui c’est de savoir où l’auteur peut trouver le plus grand bonheur dans sa pratique.

Plaisir d’écrire ou bonheur d’écrire

flow et écriture
Lorsque vous êtes inspirés, les idées coulent en vous à toute allure
La culture du flow, cet état d’alignement parfait dans lequel l’auteur semble se réaliser à un niveau presque métaphysique, repose sur le plaisir. Lorsque vous êtes inspiré, vous ne vous posez plus de question, vous êtes détendu, absorbé, absent au monde. C’est une des expériences les plus extatiques qui soient, une sorte de transe méditative libératrice vers laquelle vous revenez incessamment. Quand vous sortez de cet état, il vous manque, vous aspirez à en faire l’expérience à nouveau et revenez à votre page dans l’espoir de l’y retrouver. Dans ce cadre, l’écriture se suffit à elle-même et vous pourriez écrire chaque jour sur une histoire différente. Tant que l’inspiration est là, vous serez satisfait. Lorsqu’il n’y est pas, vous peinez, l’écriture devient plus laborieuse, plus consciente d’elle-même, vous voyez les défauts au moment où ils surgissent sur la page, vous réalisez qu’écrire est un travail, le plaisir n’est plus au rendez-vous. Les défenseurs de l’écriture intuitive sont principalement les défenseurs de ce plaisir. A l’opposé, même si l’auteur tire un certain plaisir du travail de construction, celui-ci est beaucoup plus distancié et réfléchi, beaucoup plus technique. Lorsque vous construisez une intrigue, l’inspiration est agréable mais pas nécessaire. Vous ne travaillez pas à la structure pour elle-même mais parce qu’elle vous permettra d’écrire le livre. De l’achèvement d’un projet long et difficile vient une satisfaction que je tiens pour plus profonde et plus durable que le simple plaisir de l’écriture inspirée. Pour écrire un roman, ou une série de nouvelles, vous avez dû lutter contre vos doutes, contre les obstacles qui se sont dressés entre vous et votre écriture. Vous avez grandi à travers cette expérience et vous avez enrichi votre vie et votre mémoire de nouveaux souvenirs qui contribueront à vous définir. L’écriture structurée vous permet de garantir que vous arriverez au bout de votre projet là où l’écriture inspirée est tributaire du bon vouloir des Muses (et d’une multitude de micro facteurs sur lesquels vous avez peu voire pas de pouvoir).

Ecrire est un plaisir mais avoir écrit est un bonheur.

La simple transe qui accompagne l’écriture est une source de plaisir inépuisable. Être plongé dans ce flot de pensée et d’imagination, naviguer dans son propre inconscient et sentir les mots transiter en ligne direct des profondeurs de notre être vers l’écran ou la page est en soi une expérience satisfaisante, comme un bon repas ou une bonne partie de sexe. Mais ce plaisir se dissipe vite. Une fois revenu au réel il ne reste qu’un vague souvenir de l’expérience et une intense frustration face au fait qu’elle soit achevée. Ne vaut-il pas mieux rechercher le bonheur profond qui vient de l’achèvement des projets que l’on entame et accueillir l’inspiration à bras ouvert quand elle se présente… sans dépendre d’elle ? Pour y parvenir, votre écriture doit devenir intentionnelle, c’est-à-dire que vous devez décider consciemment des projets que vous souhaitez écrire et construire autour de ces projets une habitude d’écrire, une pratique consciente et renouvelée orientée vers la finalisation de votre projet. Ecrivez tous les jours jusqu’à ce que le projet soit achevé et vous augmenterez vos chances d’être heureux en écriture.

Et pour plus de trucs d’écriture

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Mener ses histoires à bien sans faire du remplissage

Vous connaissez cette sensation : vous suivez votre idée, vous développez vos personnages et arrive un moment où vous vous lassez. Vous avez l’impression d’ajouter des péripéties pour ajouter des péripéties.

Cette impression de faire du remplissage vient d’un problème simple mais pas toujours facile à régler : Vous avez perdu le fil.

Une histoire, c’est un fil conducteur : les actions suivent une logique. Votre personnage cherche à régler un problème mais le problème ne cesse d’amplifier ou de se déplacer et en plus, ses enjeux augmentent.

Le personnage est donc sans cesse aux prises avec un problème plus inextricable et plus important à résoudre.

C’est ce qui donne des péripéties intéressantes — pour le lecteur mais d’abord pour vous, l’auteur.

Lorsque les événements de l’histoire n’amplifient pas le problème ou ne changent pas son importance, c’est là que vous avez des péripéties de remplissage. Elles changent l’histoire seulement à la marge et vous sentez bien qu’elles sont dispensables.

La solution : revenir au problème.

Sur le papier, c’est simple. La réalisation est plus difficile.

Parce que votre histoire est un système complexe de personnages, d’intrigues secondaires, d’atmosphère, d’émotions… et qu’il n’est pas toujours facile de distinguer l’essentiel du superflu.

Parce que vous êtes en empathie avec votre personnage et que les émotions vives qu’il traverse, vous les traversez aussi. Ça n’est pas toujours confortable et vous pouvez sentir que vous esquivez cet inconfort.

Parce que vous ne savez pas quoi faire de ça (augmenter le problème, ok. Rester sur le fil, ok. Mais comment ?) et que votre cerveau déteste ne pas savoir. Il a envie d’avoir les réponses là, maintenant, tout de suite, quitte à donner des réponses bidon si ça lui évite l’effort de se poser les vraies questions.

Les questions qui aident

Toutes les questions qui vous recentrent sur le personnage, ses motivations, ses valeurs et ses enjeux sont des questions qui aident.

Les questions en lien avec la transformation du personnage (une histoire est toujours une opportunité pour les personnages d’être changé par les événements qu’ils traversent) sont des questions qui aident.

Les questions en lien avec votre plaisir d’écriture (avec cette nuance qu’elles doivent être reliées à l’intrigue) sont des questions qui aident.

Exemples de questions

  • Que veut votre personnage ? Quelle est la motivation derrière ce désir ?
  • Pourquoi est-ce important pour lui ? Qu’y a-t-il d’autre d’important dans sa vie ? (Racontez des scènes qui mettent en conflit les réponses à ces deux questions)
  • Quelle décision impossible à prendre l’histoire l’oblige-t-elle à prendre ? (pensez désir paradoxal, pensez Choix de Sophie, pensez à ce tiraillement qu’il porte depuis des années et qui l’empêche d’avancer…)
  • Quelle situation, dans le contexte de l’histoire, serait la pire à vivre pour le personnage ? (Faites en sorte qu’il la vive)
  • Comment le personnage est-il différent à la fin de l’histoire de ce qu’il était au début ? Quels événements doit-il traverser pour que cette transformation ait lieu ? (NB : ça peut être une transformation marginale) Montrez-nous ces événements.
  • Qu’est-ce qui vous éclate quand vous pensez à cette histoire ? Quelles scènes, quelles situations, avez-vous vraiment envie de raconter ? Que disent-elles du sens de votre histoire ?
  • Quel est l’événement extraordinaire qui a fait irruption dans l’ordinaire de votre personnage ? (NB: ça peut être très banal, ce qui compte c’est la rupture dans la routine. Croiser son ex alors qu’on se promène au marché est une irruption de l’extraordinaire autant que l’arrivée d’une météorite — le fond est le même, c’est l’intensité du contraste qui varie) Que doit faire ou vivre le personnage pour revenir à l’ordinaire ? Quelles sont toutes les façons dont cette irruption de l’extraordinaire perturbe sa vie ? (Attention ici à ne pas tomber dans un simple inventaire, veillez à ce que les enjeux augmentent)
  • etc.

Le but de ces questions est de vous guider vers l’effort créatif qui consiste à trouver des réponses intéressantes et pertinentes.

Acceptez de ne pas savoir

L’obstacle le plus commun à la construction d’une histoire, c’est l’impatience.

Nos cerveaux n’aiment pas l’incertitude, ils n’aiment pas les questions ouvertes. Ils veulent des réponses, là, tout de suite, et si possible avant même d’avoir une question.

Apprenez à rester avec vos questions le temps qu’il faut pour que des réponses émergent. Cela signifie que vous devez faire l’effort de vous demander : « quelle autre réponse possible n’ai-je pas encore envisagé ? » à chaque fois que vous pensez avoir résolu le problème.

Apprenez à reconnaître quand vous faites réellement vivre des histoires intéressantes à vos personnages : ce sont des questions qui les mettent en difficulté, qui les poussent à prendre du recul sur eux-mêmes, qui les invitent au changement, qui les forcent à s’engager en direction de ce qui est important pour eux et qui les contraignent à prendre des décisions.

Ne soyez pas gentil avec vos personnages

Quand vous cherchez à protéger vos personnages, à les prémunir de l’inconfort, vous les privez de la croissance que l’histoire leur offre.

Les histoires sont différentes des anecdotes parce que les personnages en sortent différents, chamboulés, transformés. On retient les histoires qui séparent un avant d’un après.

Bien sûr il y a différents niveaux d’intensité dans la transformation. Certaines histoires affectent les personnages à la marge. D’autres modifient radicalement leurs vies. Toutes, cependant, les changent.

Vous faites du remplissage quand vous ajoutez à votre récit des événements qui ne bousculent pas les personnages. Elles peuvent les bousculer de manière externe (un accident, un deuil, un licenciement, une rencontre ou une rupture…), interne (ils ressentent de l’inconfort, une émotion, une remise en question de leur identité…) ou une combinaison des deux, et à différents degrés d’intensité.

Ce qui nous intéresse ce n’est pas le côté spectaculaire du changement, c’est sa vérité. Sent-on que le personnage est vraiment touché par ce qu’il vit ? Ressent-on l’importance dans sa vie de ces événements ?

Pour mieux préparer vos histoires, commencez toujours par définir les paradoxes de vos personnages. Leurs désirs inconciliables, leurs tensions émotionnelles, leurs conflits de valeurs, sont la source la plus facilement accessible à laquelle vous pouvez nourrir vos péripéties.

Faites-le pour le protagoniste ET l’antagoniste

Souvenez-vous qu’une péripétie c’est souvent le résultat d’une action individuelle, celle du protagoniste qui bouleverse l’ordre des choses ou celle de l’antagoniste qui dérange les actions du protagoniste.

Pour trouver des péripéties « justes », c’est-à-dire qui respectent les personnages et la logique de l’univers que vous avez mis en place, changez votre point de vue. Focalisez-vous tour à tour sur la logique du protagoniste puis celle de l’antagoniste.

Pour rappel, la logique d’un personnage est celle-ci : motivation -> objectif -> action.

Ne partez pas de l’action sans savoir pourquoi les personnages agissent.

Note : distinguez votre travail du récit que vous donnerez au lecteur.

Ce n’est pas parce que vous prenez le temps de voir les choses du point de vue de différents personnages que vous devez tout dire au lecteur. C’est votre cuisine personnelle, qui résulte en actions mieux choisies et mieux racontées.

Si vous voulez en savoir plus sur la conception de personnages à partir de leur paradoxe ainsi que sur la dynamique relationnelle entre les personnages, en particulier le protagoniste et l’antagoniste, j’ai toute une formation pour vous.

Apprenez comment créer vos personnages à partir de leur paradoxe.

Si vous voulez faire l’expérience de tout le chemin de construction d’une histoire sans vous lasser, avec des péripéties qui ajoutent du sens à l’histoire sans vous donner l’impression de faire du remplissage, inscrivez-vous au stage d’écriture de nouvelles que j’organise les 9 et 10 juillet prochains.

Si vous voulez aller plus loin et développer une pratique de l’écriture durable, respectueuse de vos rythmes intérieurs et centrée sur votre perfectionnement constant, rejoignez le Mastermind.